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La semaine dernière, chose rare, une église a fait la une des journaux du Québec. Malheureusement, c’était pour de mauvaises raisons : encore une fois, les mots « église » et « abus » se retrouvaient côte à côte. Bien qu’il soit encore tôt pour démêler les accusations des faits dans ce cas précis, l’esquisse qui se dessine ressemble à un motif qu’on voit trop souvent.

  • Titres extravagants pour les leaders qui appuient leur pouvoir sur un culte de la personnalité.
  • Un mode de vie tout aussi extravagant : voitures de luxe, vêtements griffés.
  • L’absence complète de transparence et d’imputabilité quant à la gestion des finances de l’église.

On a appelé ce mouvement celui de l’Évangile de la prospérité qui, n’ayons crainte de l’affirmer, est une hérésie chrétienne. C’est un faux message qu’on envoie dans l’enveloppe du vrai. Les prédicateurs de la prospérité déforment le message de l’Évangile de Jésus-Christ (qui de riche s’est fait pauvre) pour celui de l’Évangile de la prospérité, où Dieu répond à ta foi en te comblant de richesses.

Ainsi, on promet la bénédiction de Dieu (qu’elle soit matérielle ou physique), en échange de foi (foi qui se manifeste à travers l’argent qu’on donne au prédicateur de la prospérité, naturellement…) N’est-il pas lui-même la preuve que Dieu bénit ainsi ceux qui ont une grande foi? Il vole en jet privé, porte les plus beaux vêtements et fait de belles et longues prières.

Ces églises, vu leurs grands moyens financiers sont souvent les plus visibles. Aux États-Unis, à tout moment de la journée, on peut entendre un de ces télévangélistes sur une chaîne spécialisée : le faux est plus visible que le vrai. Le phénomène qui est moins visible au Québec fait autant de tort à ses victimes.

Je suis aussi attristé par rapport au fait que de tels scandales viennent entacher la réputation de l’Église au Québec. Déjà que pour le Québécois moyen, le mot « Église » a une connotation d’abus et de manipulation, chaque nouveau scandale vient ouvrir d’anciennes blessures qui peinent à guérir.

Pourtant, la grande majorité des Églises au Québec gèrent leurs finances de manière transparente et honnête. La grande majorité des pasteurs au Québec travaillent pour un salaire modeste et doivent souvent même occuper un autre emploi simplement pour subvenir aux besoins de leur famille. Comment donc faire la différence entre l’un et l’autre? Comment se protéger de ce genre d’abus spirituel?

Je propose donc de répondre à ce phénomène  en préparant une série d’articles sur ce sujet qui vise :

Malheur à l’homme par qui le scandale arrive

La Bible elle-même reconnait l’existence de mauvais pasteurs et nous met en garde contre eux. S’adressant au prophète Ézéchiel, le Seigneur le somme de prophétiser contre les pasteurs d’Israël qui, six siècles avant Jésus-Christ, avaient vu dans leur fonction une occasion de s’enrichir.

Fils de l’homme, prophétise contre les pasteurs d’Israël! Prophétise, et dis-leur, aux pasteurs: Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel: Malheur aux pasteurs d’Israël, qui se paissaient eux-mêmes! Les pasteurs ne devaient-ils pas paître le troupeau? 3Vous avez mangé la graisse, vous vous êtes vêtus avec la laine, vous avez tué ce qui était gras, vous n’avez point fait paître les brebis. 4Vous n’avez pas fortifié celle qui était faible, guéri celle qui était malade, pansé celle qui était blessée; vous n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue; mais vous les avez dominées avec violence et avec dureté.

Ézéchiel 34.2–4

Je peux comprendre comment certains pasteurs établissent des églises où ils ne sont imputables à personne et peuvent se permettre des comportements qui seraient reçus, dans une église normale, par un renvoi immédiat et sans appel. Ce que je peine à comprendre c’est comment ces supposés prédicateurs de la parole, qui connaissent les avertissements du Seigneur à leur sujet, puissent agir de la sorte. Peuvent-ils ignorer que Dieu n’oublie pas ses brebis et jugera sévèrement ceux qui auront profité d’elles. Jésus lui-même donne cet avertissement sévère : « Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer. Malheur au monde à cause des scandales! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive! »

Matthieu 18.6–7 (LS1910)

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