“Je t’ai fait resplendir sur la terre en menant à bien la tâche que tu m’avais donnée” (Jean 17:4, version Médiaspaul)
Fascinant Jésus! Une fois de plus, son humilité m’arrête. Lui, le Fils de Dieu, détenant les pleins pouvoirs, les foules accrochées à ses lèvres, entièrement libre, il se concentrait sur la tâche qu’il avait reçue de son Père. Son ambition première n’était pas de resplendir aux yeux de la foule, ni d’être le héros des pauvres ou le guide spirituel en vogue, mais bien de faire resplendir son Père. Pour quiconque souhaite mener une vie productive et centrée sur Dieu, c’est une parole extrêmement éclairante! D’instinct, je perçois que cette phrase a le potentiel de réintroduire le calme et la confiance dans ma vie angoissée de banlieusard, éparpillée. Deux éléments m’éclairent particulièrement. Premièrement, Jésus connaissait et poursuivait la tâche que son Père lui avait donnée. Ses trente premières années de vie sans accomplissement notoire ne semblaient pas l’inquiéter. Non plus qu’à peine trois ans de vie publique vécue dans un territoire et avec une audience assez restreinte et peu influente. Quel contraste avec moi qui suis toujours débordé! Déjà grâce à internet j’ai accès à d’innombrables options, mais en plus mon imagination génère une foule d’images de ce à quoi l’avenir pourrait ressembler pour l’église de demain. Et en plus je déborde d’énergie. Cet éparpillement me ramène aux pieds de mon Sauveur qui s’est concentré sur la tâche que lui avait confiée son Père. Quelle était cette tâche? Lisons quelques extraits de la suite de sa prière: “J’ai découvert ton nom aux hommes” (v. 6 ), “les paroles dont tu m’as fait don je les leur ai données” (v. 8), “je les protégeais, veillant à ce qu’aucun d’eux ne se perde” (v. 12), “comme tu m’as envoyé dans le monde, je les y envoie aussi” (v. 18), “le glorieux éclat que tu m’a donné, je le leur ai donné“, “je leur ai révélé ton nom” (v. 26). Enseigner, protéger et envoyer ses disciples: voilà la tâche qu’il avait reçue de son Père. Est-ce que je connais ceux et celles que Dieu me confie? Est-ce que je travaille à les enseigner, les protéger et les envoyer à nouveau? Est-ce que je me concentre là-dessus? C’est essentiellement ce que Jésus va répéter à Pierre quelques jours plus tard, suite à sa mort et sa résurrection: “Prends soin de mes agneaux” (Jean 20:15). Dans une mer de possibilités et d’informations illimitées, il n’y a rien qui n’apporte autant de paix et de confiance que de dévouer ma vie à la tâche que Dieu me donne.
Le deuxième élément qui m’éclaire, c’est d’entendre Jésus faire le lien entre son dévouement envers la tâche que Dieu lui a donnée et le “resplendissement” de Dieu. C’est précisément en menant à bien la tâche que Dieu lui a confiée que Jésus fait resplendir Dieu. Si Jésus a délibérément restreint ses options et fixé des priorités à sa vie en vue de faire resplendir Dieu, à combien plus forte raison est-ce nécessaire pour moi de faire de même! Ma nature éparpillée et mon impatience me font redouter les exercices de discernement de la volonté de Dieu, de gestion de temps et de priorisation. Malheureusement, cela m’amène souvent à m’engager dans des activités qui servent plutôt à me faire resplendir, qui servent mes désirs, mes ambitions et mon image. Suivant le même exemple, l’apôtre Paul respectait les limites du “champ d’action” que Dieu lui avait attribué (2 Corinthiens 10:13). Quel champ d’action Dieu m’a-t-il attribué? Parmi ma génération? Dans ma famille? Mon quartier? Mon église?
En ce vendredi saint 2018, à l’ère des options illimitées, les paroles que Jésus a prononcées après le dernier souper me rappellent qu’il ne m’a pas seulement sauvé d’une mort éternelle, mais qu’il me sauve de mon éparpillement et du brouillard des désirs et des angoisses qui en résultent. Fascinant Jésus!
