La louange et l’évangélisation sont deux sujets qui me fascinent. Peut-être que ce serait parce que j’ai passé plus de six ans en tant que dirigeant de ministère de louange et aussi que j’ai passé plusieurs années de formations entant qu’évangéliste. Une chose est certaine, c’est qu’en ces quelques années d’expériences, j’ai remarqué certaines tendances alarmantes qui se répandent dans le milieu évangélique qu’on se doit d’adresser sérieusement.
Qu’est-ce que la louange?
Comme on redresse un édifice en s’appuyant sur de solides fondations, de la même manière, avant de corriger ces tendances nous devons bien comprendre celles de la louange.
Le dictionnaire Larousse définit la louange ainsi: « Action de célébrer le mérite de quelqu’un ou quelque chose.»
Tout chrétien affermi serait d’accord avec le fait que personne ne mérite d’être célébré autant que Jésus. On n’a qu’à lire la lettre aux Hébreux pour constater les merveilles de sa personne et de son œuvre. Nul ne mérite plus qui Lui d’être loué, et ceci devrait être l’attitude de nos cœurs à chaque instant de chaque jour.
Nous devrions pouvoir dire avec le psalmiste dans Psaumes 34.2-4 : «Je veux bénir l’Eternel en tout temps: sa louange sera toujours dans ma bouche. Que mon âme fasse toute sa fierté de l’Eternel! Que les humbles écoutent et se réjouissent! Dites avec moi la grandeur de l’Eternel, célébrons tous son nom!»
Il est important de noter que la louange ne se limite pas simplement à une forme (ex. des chants), ou à un moment (ce qu’on fait ensemble le dimanche matin). Il n’y a rien que l’on fasse en communion le dimanche matin qu’on ne puisse faire seul en semaine. Toutefois, c’est sur la louange corporative ou communautaire, celle de l’église de Jésus-Christ quand elle se rassemble, que je veux attirer l’attention.
Lorsque l’on parle de louange de toute l’assemblée, on pense naturellement aux chants que l’on entonne durant nos cultes et, bien que cela en fasse partie intégrante, ils ne constituent pas l’ensemble de celle-ci. En effet, les versets que nous lisons, les textes édifiants, les introductions aux chants, et même nos dîmes et offrandes font partie de la louange que nous offrons à notre Seigneur.
1ère tendance alarmante: La louange pragmatique
J’ai déjà entedu dire lors d’une pratique musicale de l’équipe de louange quelqu’un dire : « on devrait entonner ce chant parce que l’assemblée l’a vraiment aimé la dernière fois». Ceci peut sembler minime, mais cela reflète un problème sérieux dans beaucoup de nos églises. La louange comme telle ne devrait pas être centrée sur nous et nos préférences. Ce qui constitue un culte qui honore Dieu ne devrait pas dépendre simplement sur les goûts de l’heure de l’assemblée ou de l’équipe de louange.
Je propose plutôt les questions suivantes :
- Est-ce que les paroles de nos chants peuvent être chanté en toutes sincérité ?
- Est-ce que nos chants reflètes ce que Dieu nous révèle de lui-même dans les Écritures?
- Est-ce que la majorité des gens dans nos assemblées comprennent ce que dit le chant et qu’est-ce que ça signifie pour nous aujourd’hui ?
- Est-ce que ces chants constituent une réponse au passage qui sera prêché ?
Comme la Bible nous l’enseigne si bien, il est possible d’honorer Dieu avec nos lèvres et d’avoir le cœur loin de Lui (Matt. 15.8). Si le focus n’est pas sur Dieu, ce n’est pas Lui que nous louons. Un autre problème avec le pragmatisme, c’est qu’il se préoccupe davantage de la popularité et du caractère festif que de l’orthodoxie de la doctrine et de la théologie des chants choisis. Ce qui m’amène à la deuxième tendance…
2e tendance alarmante: La louange sans profondeur
Lorsque je dirige un culte, j’ai tendance à choisir beaucoup plus les anciens chants, que les nouveaux. En tant que musicien, je préfère souvent le style musical des nouveaux chants, mais je trouve me désole que ceux-ci manquent souvent la profondeur théologique des anciens. La raison pour cela, d’après moi, c’est que beaucoup des nouveaux chants mettent l’accent sur notre expérience en tant que croyant : On passe plus de temps à chanter qui nous sommes, ce qu’on a surmonté, sur les promesses de Dieu pour nous, sur les bénédictions que Dieu a pour nous, sur notre victoire en Jésus-Christ, et à mettre l’accent sur les émotions que ça produit que l’on passe à chanter sur Dieu, sur Ses attributs, sur Sa splendeur, sur Sa grandeur.
Loin de dire qu’il n’y a pas de place pour exprimer notre expérience à travers des chants : plusieurs psaumes le font sans gêne ! Toutefois, la place que nous accordons à notre expérience dans la louange contemporaine est grandement disproportionnée. Peut-être vous demandez-vous : « qu’est-ce que cela a à voir avec la louange centrée sur l’Évangile tout ça ? » La louange centrée sur l’évangile, c’est une louange centré sur l’Auteur de l’Évangile.
La louange doit toujours être centrée sur Dieu
Certains courants spirituels évangéliques ont introduit une mentalité consumériste dans nos églises. On s’attend à avoir la même expérience lors d’un concert que lorsqu’on se rassemble en église : on veut que le prédicateur prêche bien (sans offusquer bien sûr), et que tout se fasse dans un temps qui nous est convenable. Le focus est sur ce que je ressens et sur ce que j’ai expérimenté !
Pensez-y, combien de fois vous avez dit « L’église était super ce dimanche». Qu’est-ce qui a fait que c’était super? La plupart du temps, c’est comment vous vous êtes senti à la fin du service.
Cette mentalité consumériste s’infiltre dans tous les aspects de la culture de l’église et on devient graduellement une église qui s’occupe plus de l’expérience des gens que de l’honneur porté envers Dieu lorsque nous nous rassemblons. Nos chants devraient plutôt être choisis dans la prière et la méditation de la Bible. Leurs paroles devraient réjouir le coeur de Dieu, et leurs doctrines devraient être fondées sur Sa Parole. Ce qui m’amène au dernier point.
La louange centrée sur l’Évangile devrait être accessible à tous
La louange centrée sur l’Évangile prend en considération qu’une église en santé devrait être composée de personnes qui sont à divers degrés de maturité spirituelle. En tenant compte de cela, les leaders doivent prendre le temps de s’assurer qu’on ne loue pas seulement avec nos émotions, mais aussi avec notre intelligence. Je crois que c’est l’esprit que Paul avait lorsqu’il a écrit dans 1 Corinthiens 14.19 : « dans l’Église, j’aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d’instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue ».
Ce que ça signifie pour nous, leaders et dirigeants de louange, c’est qu’il est aussi important d’expliquer la théologie contenue dans les chants que de les chanter. Ceci peut signifier que l’on doit réduire la quantité et la durée des chants sélectionnés afin de nous assurer que tous comprennent bien ce qu’ils chantent.
Un mot d’encouragement
Enfin, nous avons une responsabilité en tant que leaders de donner une direction au ministère que Dieu nous confie. Ceci étant dit, lorsqu’il s’agit de la louange, je vous encourage à
- Garder Dieu et l’œuvre de Jésus-Christ au centre de votre culte.
- Demander au Saint-Esprit de vous guider dans votre préparation.
- Quand vous choisissez des chants, examinez leurs doctrines. Assurez-vous que ce qu’ils affirment soit biblique.
- Chercher comment expliquer simplement les vérités Bibliques qu’affirme le chant.
- Chercher à plaire à Dieu plutôt qu’à l’Assemblée.
Dieu récompense ceux qui le cherchent (Hébreux 11.6). Ainsi, durant nos cultes, cherchons à explorer Sa profondeur, Sa grandeur, Sa magnificence. Faisons-le de manière à ce que toute personne présente dans l’assemblée, peu importe son niveau de maturité spirituelle, puisse y participer. En faisant cela, nous encourageons Son peuple à le chercher pour qui Il est, plutôt que pour ce qu’Il fait pour nous.